mercredi 29 octobre 2008

Soirée de dégustation de thés verts

Hier soir, mardi, s'est tenue au Thé des Muses une soirée de dégustation de divers thés verts. Une dizaine de participants a pu découvrir ou affiner la préparation et la dégustation en zhong. Le but de la soirée était à la fois de se familiariser avec le matériel et son usage, mais aussi d'identifier les différences entre cinq thés verts d'origines différentes (dans l'ordre) : Long Jing "Puits du Dragon" (Chine, Zhejiang), Fuji (Japon), Phongsaly (Laos), Cui Ya "Bourgeon d'Emeraude (Chine, Anhui), Senchayamato (Japon).

Le choix peut sembler particulier, mais le "grand écart" entre cinq thés a permis à chacun, à travers une démarche de perception sensorielle, d'exprimer ses sensations, de les nommer, de les confronter à la perception des autres participants et de les préciser en termes de concepts. Il était ainsi intéressant de revenir à un thé chinois, puis un thé japonais, après avoir fait un détour par le Laos.


Nous avions fait volontairement le choix de ne pas chronométrer les temps d'infusion, afin de susciter une observation plus fine, plus sensible, du mariage de l'eau et de feuille. Le thé est une pratique qui demande un peu de "feeling", et celui-ci nécessite de la pratique. A chacun de construire son expérience, puis de l'enrichir à travers les échanges et la dimension collective.

La seule règle à respecter était de pratiquer en même temps, de manière à parler tous de la même chose. L'ordre des observations a suivi un schéma traditionnel : feuilles sèche, arômes et couleur de la liqueur en cours d'infusion, analyse fine des arômes par le couvercle, feuilles infusées, liqueur en tasse haute (même si la tasse haute est plus adaptée à des températures plus élevées), sensations en bouche.




Le Long Jing (photo) a correspondu à notre attente : notes de châtaignes, un soupçon de fleurs blanches, herbes sèches. Ce grand classique a posé les repères de la soirée. Le Fuji qui a suivi a autorisé le décalage vers les notes marines, alguées et légèrement iodées, enrichies de celles d'artichaud et de légumes verts (épinards).


Phongsaly (photo)a créé le décalage : par l'aspect de la feuille, par les notes de cendre et de fumée froide, par d'étonnants arômes de pêche et de champignons, et enfin par une liqueur orangée à reflets bruns, assez éloignée du jaune d'or pâle du Long Jing ou du jaune-vert du Fuji ! Petite astringence et pointe d'amertume bien agréable. Une occasion splendide pour élargir le concept "thé vert" dans une direction inhabituelle. Un thé qui permet de sortir des sentiers battus, pour mieux y revenir !


C'est ce que nous avons fait avec Cui Ya "Bourgeon d'Emeraude", un thé vert de Chine (Anhui)(photo) de récolte fine, où le bourgeon était délicatement entouré de la feuille roulée dans en longueur. Superbes sensations de douceur et de rondeur avec ce thé aux notes suaves d'herbes fraîches mêlées aux fruits mûrs et au miel. Une liqueur sans agressivité, sans astringence ni amertume. Le coup de coeur de la soirée...


Nous avons terminé avec un Senchayamato à la feuille courte et vert sombre. Des arômes intenses de légumes verts (épinard, artichaud), d'algues et de fruits de mer. La difficulté était dans la maîtrise du temps d'infusion, très court, afin de trouver le bon équilibre entre les arômes tout en évitant l'excès d'amertume.

Très belle soirée, riche en échanges et en découvertes, orientée vers la pratique, rythmée par les échanges.

Aucun commentaire: